« La vie ne vaut d'être vécue sans amour »
Serge Gainsbourg

Il fait beau aujourd’hui c’est cool. Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu un temps comme ici sur Melbourne, à New York il pleuvait beaucoup en ce moment puis même s’il ne pleuvait pas on pouvait apercevoir un ciel gris. Faut dire aussi que là-bas la pollution est renne. Mais bon, je vais oublier New York parce que là je suis en vacance sur une île paradisiaque. J’étais torse nue en short de bain, un short de bain blanc avec des lignes en diagonal noir. Voilà de quoi était composée ma garde-robe, short de bain, caleçon et quelque chemise. Et aujourd’hui il faisait tellement chaud que je n’avais pas besoin de mettre la chemise m’enfin bon. Il faisait peut-être une chaleur incroyable mais je sortis tout de même un paquet de cigarette de ma poche. J’en pris et la coinça entre mes lèvres, pris le briquet qui était dans le paquet et l’alluma, ça faisait du bien de fumer. Surtout que pendant le trajet, je n’avais pas pu y toucher une seule fois et voilà que là, une fois ma mère partis et tout je pouvais tirer un bon coup. A ce moment même, je repensais au bon moment que j’avais passé avec Soul à New York, c’était le trip total quoi. Le bon vieux temps j’ai envie de dire. J’étais assis contre un arbre, je devais passer pour un con mais franchement je m’en fou. Les gens passaient, me regardaient en me dévisageant mais là, je pensais complétement à autre chose. Je pensais à Elle, cette fille qui m’attire étrangement. Je ne sais pas pourquoi, depuis un petit bout de temps j’ai beaucoup changé, déjà j’arrête de me taper toutes les filles que je croise ou des trucs comme ça. C’est peut-être que des détails mais je trouve ça assez important que je lâche toutes mes habitudes comme ça pour une fille quoi. Au début, la première fois que je l’ai vu, l’année dernière, je la voyais comme toutes les autres, un objet quoi. Et aujourd’hui je me retrouve amoureux d’elle. Elle n’est pas comme les autres, je ne sais pas vraiment comment expliquer ça. Elle, c’est elle quoi, elle est comme elle est, c’est peut-être ça. Je n’en sais rien. A ce moment-là, je veux aller la voir, la rejoindre mais je ne sais pas. Peut-être qu’elle viendra elle ou peut-être qu’elle ne viendra pas. Pense-t-elle la même chose que moi ? Je me pose tellement de question à son sujet. Peut-être que c’est aujourd’hui que je vais réussir à lui dire que je l’aime ou peut-être pas. Ma cigarette était bientôt finie. Je pensais seul assis contre mon arbre, clope à la bouche et briquet à la main. J’y vais ou je n’y vais pas ? La question c’était ça maintenant. Si elle ne venait pas ça me montrerai qu’elle en a rien à faire de moi. L’idéal serait que j’y aille et qu’elle vienne, oui, c’est ça l’idéal. Je pensais qu’à elle en ce moment, à elle et à toutes les questions que je me posais. Voilà, ma cigarette était finis, c’était surement les 3 plus longues minutes de ma vie et je ressortais mon paquet de ma poche, pris une cigarette et refis la même opération qu’il y a 3 minutes et puis voilà. Ma vie est passionnante …

JAZZ ▬ Allez j’y vais !

J’avais murmuré ça comme ça, sans réfléchir et fonça tête baisser en me disant qu’elle allait elle aussi venir vers moi … Mais bon, je rêve peut-être là. Ma cigarette c’était consommé toute seule mais il en reste encore une bonne partie à fumer. Je tirai alors un coup dessus et recracha la fumer après l’avoir aspiré. Seulement une quinzaine de mètre me séparait d’elle, quinze petits mètres de rien du tout, mais je n’accélérais pas pour autant. Calmement, j’y allais en entière tranquillité. Je tirais une deuxième fois sur ma cigarette et je répétais l’opération plusieurs fois et maintenant, seulement cinq mètres, cinq mètre quoi. Mais je n’avais pas le courage d’aller plus loin, je sers à rien franchement. Pourquoi je m’arrête là ? Ça sert à rien, je me suis levé, je ne me comprends pas moi-même c’est dur à admettre, mais c’est la pur réalité. Si je ne suis pas capable de parlais à une fille pour autre chose que le cul je suis vraiment mal barré moi.

JAZZ ▬ ‘Tain Jazz, tu fous quoi là ?! Allez vas-y mec, t’as rien à perdre …

Je parle tout seul en plus, je commence vraiment à devenir fou quoi. Je l’étais déjà avant mais à ce point-là, jamais. Je retirais encore un fou sur ma cigarette qui n’était toujours pas finis. Il en restait une bonne moitié de ma Marlboro et c’était rare que je mette autant de temps à fumer une clope mais bon, ça ne fait pas de mal parfois. Bon aller, je vais continuer ma route, marcher jusqu’à Elle et passer les cinq mètres de mes deux.

JAZZ & ELLE ♫

Il n'y avait aucun nuage à l'horizon, ce qui prévoyait une superbe journée en perspective, comme d'habitude dans cette magnifique ville de Floride. Cela changeait du temps souvent gris de Manhattan, où la pollution était toujours là : jamais on ne pouvait sortir sans apercevoir cette espèce de gros nuage gris flotter au dessus de nos têtes. Mais j'étais là pour décompresser et me changer les idées au soleil : alors pas de chichi et allons profiter du camp ! C'était la deuxième année consécutive que je venais à Melbourne, en Floride, pas en Australie comme j'avais crue l'année dernière. Je n'étais pas d'accord pour partir aussi loin à l'époque, l'Australie étais pour moi l'autre bout du monde, et un si long voyage en avion me terrorisait. N'en faisant, comme d'habitude, qu'a ma tête, j'étais partie en boudant m'enfermer dans ma chambre. Mais la bonne avait insisté pour que je lise entièrement cette stupide brochure. J'avais en effet sauté la ligne où était indiquée l'adresse exacte, soit en Floride. Je lui suis maintenant très reconnaissante, car j ne serai pas ici sinon !
Je marchai en direction de la plage, pour retrouver Noot et quelque autre de mes amies proches, pour nos retrouvailles. Je portais à l'occasion, une nouvelle robe que j'avais commandée sur mesure chez un créateur reconnu. Je savais qu'en arrivant comme cela, j'en ferai baver plus d'une : c'était le but ! Cette robe était plutôt longue, elle tombait jusqu'aux chevilles, mais elle était surtout ample de dessous la poitrine jusqu'en bas. C'était une robe bustier, il n'y avait donc pas de brettelles, mais on pouvait apercevoir les fils de mon maillot de bain qui se croisaient derrière ma nuques. A mes pieds, je portais mes tongs préféré, offerte pour mon 18ème anniversaire par ma mère. Toute ma tenue restait dans des couleurs pastelles. Il faisait extrêmement chaud aujourd'hui, et la tenue correspond parfaitement au temps, étant légère et fluide, elle ne collait pas à la peau.
J'arrivai dans le centre du camp quand j'aperçus Jasper. Mon cœur s'est soudain emballé, et je me suis sentit rougir. Qu'elle cruche ! Je n’étais pas amoureuse de Jazz, c'était juste un bon ami, rien de plus ... Juste un bon ami !, me répétai-je pour moi même. Je le connaissais depuis l'année dernière. Au début, ce n'était pour moi qu'un animal. Ce gars incarnait tout ce que je détestais chez un homme : macho, égocentrique, manipulateur, pervers ... C'était presque mon alter-ego masculin et cela me fichait les choquote. Mais avec le temps, j'ai appris à le connaitre. On est devenue de très bon ami, mais ça s'arête là !! Du moins j'espère ! Car en le quittant l'année dernière, j'avais vraiment eu du mal à le laisser partir ! Le voir quitter le camp et penser que je ne le reverrai que dans 1 an m'avais vraiment fait mal. Mais voila, le moment tant attendu était arrivé, il était là, devant moi et ... même si ça fait mal de l'avouer ... je l'aimais ! Mais jamais je pourrai lui dire ! C'est un mot qui ne sortira jamais de ma bouche, pour lui du moins. Je me le promets !
Il était là devant moi, et parlait tout seul, marmonnant dans sa barbe. Même s'il avait l'air d'un profond idiot, il était sexy quand même, même plus que l'an passé. J'essayais en vain de lister tout ses défauts, tout ce qui le rendait si répugnant l'année dernière. Mais cela ne marchait pas, une puissante envie de me jeter à son coup me travaillais. Je tentais d'oublier mes envies pulsion sentimentales, et je me dirigeai vers lui avec un enthousiasme que je n'arrivai pas à contenir.

ELLE « Jazzzzzzzzz ! Cela fait tellement longtemps ! Comment vas-tu ? »

Alors que je n'étais qu'a quelque centimètre de lui, mes bras brulaient d'envie de l'enlacer, et mes lèvres de l'embrasser. Mais je me contentais de sourire. La meilleure façon pour cacher une émotion trop forte était selon moi le sarcasme. C'est un sport où je suis assez brillante, alors autant en profiter. Je fis mine de devenir grave, puis lui lançai :

ELLE « Tu pus mon grand ! Quand arrêteras-tu de fumer ? Tu sais que ça rend le teint pisseux et les dents jaune, alors pourquoi continu-tu ? Je te jure ! »

Puis je m'approchais de lui en faisant mine de le sentir de plus près. Malgré cette odeur de cigarette, j'arrivai à sentir son odeur, celle que j'aimais tellement. Je m’approchais encore un peu de lui, mais repris mes esprit avant d'être vraiment trop prêt, même si j’avais déjà dépassé le stade de l’impolitesse. Un peu déstabilisée, je continuai sur le sarcasme, mais j’étais cette fois beaucoup moins convaincante !

ELLE « Nan, vraiment : tu pus ! »